2022
72 pages

Casus Belli – La nuit, ça va

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Anne Marbrun

2022
72 pages

Les textes qui composent Casus Belli et La nuit, ça va sont sans pitié. Toute la force d’une imagerie surréaliste qui parle directement aux sens est mise au service d’une évocation déchirante de la perte de l’amour et du désespoir qui s’en suit. Pourtant on ne ressent aucune tristesse à cette lecture. Seulement une rage face à ce mur que nous frappons tous un jour et un émerveillement devant une écriture qui décrit parfaitement cette défaite.

L’AUTEURE

Anne Marbrun est née en 1947 à Clermont-Ferrand. Elle entre à l’École normale et enseignera le français pendant 40 ans. En 1975, elle rencontre le poète Pierre Peuchmaurd et une passion commune les conduit à s’installer en Corrèze, s’y marier et avoir deux fils. Le grand amour ne survit pas à la jalousie, ils se séparent définitivement en 1993. Casus Belli et La nuit, ça va, imprégnés de douleur et de rage, reflètent ces années si dures. Ils firent l’objet d’une première publication aux éditions Myrddin en 1991 et 1994, respectivement. Dans les années 2000, Anne Marbrun ajoute la peinture à ses moyens d’expression. Elle vit toujours en Corrèze, ayant retrouvé la paix. L’Oie de Cravan avait publié en 2005 ses poèmes érotiques de La petite.

EXTRAIT

Aller dans les cafés comme on va au cimetière, un regret dans les yeux. Semer des clous rouillés pour arrêter le sort quand il passe à sa porte. Dire je t’aime à un chien noir parce qu’il a perdu sa piste.

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Autour du livre

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La veille des précipices

On entre dans Casus belli, d’Anne Marbrun, par un coeur qui se déchire. Casus belli, l’accident de la guerre, est l’histoire d’un amour qui se défait, laissant dans son sillage une brume où perdre ses larmes : « Même si je ne savais plus pleurer. Si les matins glissaient leur langue sèche dans les cimetières de mon corps. » Le désespoir s’immisce dans la douleur, créant un quotidien délétère et de décevants ersatz : « J’ai pris d’autres amants, ils avaient des douleurs, des maladies, des femmes. Je me trompe toujours d’amants. » La narratrice insatisfaite fouille l’existence à la recherche de tisons : « On voudrait des cyclones, on a des remous. » Et c’est là la puissance de ce recueil : cette intensité désirée qui charge les images, invite au combat des jours et attise la curiosité de l’à venir. Avec sa poésie en prose, la poète s’inscrit dans l’ardent, convoquant ponts et rivières, désireuse de tout prendre en évitant l’ennui des redites : « L’éternité sera caduque. Demain suffira. »

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Les Oies de Cravan naissent des mâts pourris des navires perdus au Golfe du Mexique
Louis Scutenaire